Il y a des anniversaires que l’on ne souhaite pas fêter : des souvenirs enfouis du passé, des fantômes qui nous hantent… Oublier sert à panser nos plaies. Pourtant aujourd’hui, nous ne pouvons pas oublier.
Le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques de l’Armée Rouge libéraient le camp d’Auschwitz Birkenau (Auschwitz II, sud de la Pologne). Elles découvraient ainsi la barbarie nazie : des corps entassés, des squelettes vivants. Une réalité insoutenable.
Auschwitz I était un vaste complexe concentrationnaire destiné à rééduquer les populations jugées déviantes selon les nazis (criminels, asociaux, tziganes, homosexuels, témoins de Jéhovah) et à réprimer les opposants politiques de toute l’Europe, ainsi que les prisonniers de guerre soviétiques : 200 000 personnes y étaient déportées (dont 130 000 polonais).
Birkenau ou Auschwitz II servit, quant à lui, à partir de 1942, à l’extermination programmée des juifs de toute l’Europe. A l’est les ghettos étaient vidés, à l’ouest les nazis déportaient en masse avec la collaboration des gouvernements (cf, en France, la rafle du Vel d’hiv de juillet 1942). La solution finale était en marche.
80% des juifs étaient exterminés dès leur arrivée à Auschwitz. Triés, mis à nus, tatoués, tondus, rasés, gazés : la mort était inéluctable. Celles et ceux qui étaient néanmoins épargnés découvraient l’horreur du camp. Leur quotidien était effroyable : faim, soif, violences, tortures, puces, poux, maladies… chaque jour était une lutte.
De 1942 à 1943, deux chambres à gaz provisoires étaient aménagés à Auschwitz Birkenau. Les corps étaient ensuite entassés puis brulés dans des fosses. Pour intensifier le processus d’extermination, les nazis avaient construit en 1943, 4 crématoriums à forte capacité (8000 juifs par jour environ). Chacun possédait une zone de déshabillage, une grande chambre à gaz où l’on utilisait le zyklon B et des fours crématoires destinés à faire disparaitre les corps.
Après la chute du mur de Berlin en 1989, Auschwitz s’est imposé comme le lieu central de la mémoire du génocide juif. L’ouverture des archives a permis, par ailleurs, de mieux comprendre le fonctionnement de ce camp d’extermination. Les témoignages des survivants contribuent à en faire le symbole de la Shoah.
Les commémorations aujourd’hui du 75ème anniversaire de la libération du camp en font le lieu de mémoire des crimes contre l’humanité. Pour ne pas oublier l’horreur perpétrée par l’idéologie nazie, le devoir de mémoire est fondamental.
Mme Sidi-Moussa
